Être le parent qui reste : 10 jours de maman solo (ce que je referai, ce que je ne referai pas)

En décembre dernier, PapaOrdinaire est parti 10 jours en déplacement professionnel aux États-Unis. 10 JOURS FLUTAIN ! La moitié du calendrier de l’avent (enfin, presque, on ne va pas chipoter !). Autant dire deux semaines d’ailleurs, je te laisse compter : il est parti du mardi au vendredi de la semaine suivante. Deux semaines hein ? On est d’accord.

J’ai bien flippé ma mère juste avant qu’il parte (on me souffle dans l’oreillette que j’étais carrément chiante), mais, voilà, c’est comme tout, c’est passé, et même pas trop mal passé – en tout cas j’ai survécu, et mes garçons aussi (ouf !).

Ça lui était déjà arrivé de partir longtemps, pour le boulot, mais jamais plus de cinq jours et jamais depuis qu’on a deux petits. La dernière fois, Number 1 était encore un bébé ! Bref, ça faisait longtemps que je n’avais pas eu à vivre le quotidien de parent solo, qui plus est avec deux enfants, et encore moins aussi longtemps… Aujourd’hui je ne vais pas te donner des conseils pour survivre quand l’autre parent part en voyage, non, j’avais plutôt envie de te faire un petit bilan de ce que je referais, et de ce que je ne referais (surtout) pas, si cela devait arriver à nouveau un jour (mais on est d’accord, pas avant mille ans).

IMG_20171201_192357_481

Ce que je referais

  • Passer le week-end chez mes parents ou ailleurs. Je ne me voyais pas rester seule à la maison tout le week-end, avec les deux nains, à ne rien faire : et c’était bien vu ! Changer d’air nous a fait un bien fou, surtout que nous avons pris le train ! Toute une aventure ^^ Ça m’a en tout cas permis de souffler un peu, avec l’aide de mes parents. Les enfants ont vu autre chose que ma tronche et ça a eu l’air de leur faire du bien aussi. Et en plus, ce week-end là, il a neigé ! MA-GIQUE.
  • Le faire lorsque je suis en congé (parental, maternité ou vacances) : c’était quand même moins de stress, notamment le matin. En effet, je prenais ma douche en revenant, et j’emmenais Number 2 en pyjama (bon, moi je m’habillais quand même, hein, rassure-toi) – ce qui nous permettait de nous lever à la même heure que lorsque PapaOrdinaire est à la maison (le matin, c’est lui qui assure), et pas plus tôt. Enfin, ça c’était en théorie, dans la réalité, Number 2 a eu une belle diarrhée toute la première semaine, et au final c’était lui le premier habillé le matin !
  • Voir des copines juste avant. Ce n’était pas vraiment prévu, mais le lundi juste avant que PapaOrdinaire ne parte, je suis allée prendre le petit-déjeuner avec d’anciennes collègues que je n’avais plus revu depuis longtemps. J’ai fini par leur faire part de mon stress, et elles m’ont rassurée du mieux qu’elles ont pu – notamment en me disant de ne pas me mettre la pression : si un soir ils ne prennent pas de bain, ou s’ils dînent d’un biberon ou de céréales, ce n’est pas très grave. Et bon sang, qu’est-ce qu’elles avaient raison ! Bref, ce petit-déjeuner m’avait gonflée à bloc pour les dix jours à venir ! Au top.
  • Prendre les choses dans l’ordre et garder son sang-froid quand c’est la merde (et c’est peu de le dire). Après la semaine de diarrhées avec Number 2, c’est Number 1 qui m’a fait une belle gastro, en pleine nuit, au début de la deuxième semaine. Joie. Il en faut du sang-froid quand ton garçon te vomit dessus alors que tu lui faisais un câlin en pensant qu’il avait « juste » fait un cauchemar… Puis quand il continue de vomir partout sur le sol de la chambre… Jusqu’à réveiller son petit frère… Seule, je n’ai pas eu trop le choix et me suis rappelé ce conseil dans les moments de crise : une chose après l’autre. J’ai mis nos pyjamas dans la machine à laver, j’ai pris une douche avec Number 1, l’ai emmitouflé dans une grande serviette pendant que je lavais le sol de la chambre tout en expliquant à Number 2 pourquoi je ne pouvais pas le prendre dans les bras. Puis j’ai cherché un pyjama propre pour Number 1, l’ai recouché dans mon lit avec un verre d’eau et une bassine à côté de lui. J’ai calmé Number 2 en lui faisant enfin le câlin qu’il réclamait tant. Enlevé les draps de Number 1 pour les mettre aussi dans la machine. Me suis trouvé un pyjama propre. Ai rejoins Number 1 dans mon lit. Ai envoyé un message de haine à mon mec. Puis me suis endormie à mon tour. Cette nuit-là, Number 1 a encore vomi une fois. Dans la bassine cette fois-ci. Ouf.

IMG_20171205_200634_575

Ce que je changerais

  • Ne plus jamais le laisser partir plus de 5 jours ? Je crois qu’il a bien compris.
  • S’entraîner. Ce qui me faisait le plus peur, je crois, c’était d’être seule le soir. Mais, finalement, les bains, les dîners, les couchers, tout ça s’est toujours bien passé… parce que je l’avais déjà fait plusieurs fois seule – parce que PapaOrdinaire était rentré tard, ou bien parce qu’il avait une réunion à la crèche, ou qu’il était de sortie. Les matins ont été bien plus durs, et j’avoue que ça, je ne m’y attendais pas. Il nous a fallu une bonne semaine pour trouver le bon rythme et être à l’heure à l’école – et pas arriver juste au moment de la fermeture du portail. Le faire quelque jours avant le déplacement nous aurait permis de trouver le bon fonctionnement plus vite – avec moins de stress sûrement.
  • Ne pas refuser l’aide des autres. Je ne sais pas pourquoi j’ai systématiquement dit non. Par inconscience ? Par besoin de me prouver quelque chose ? En tout cas, la prochaine fois, je n’hésiterai pas à laisser Number 1 chez un copain pour une après-midi, ou chez ma sœur carrément pour la nuit. Je ne dirais plus à mes copines de ne pas venir le soir pour me distraire, sous prétexte que l’état de ma maison ne me convenait pas (je suis grave hein ?). Finalement ce dont j’ai le plus souffert, c’est d’avoir encore moins de contact avec des adultes que d’habitude. Le soir, seule, c’est vraiment pas drôle. Alors si une copine te propose de venir te tenir compagnie, rien ne devrait t’interdire de lui dire oui. Rien. Surtout pas une sombre histoire de ménage pas fait (et pas du tout assumé en plus, je crois que je lui ai dit que j’étais fatiguée ou un truc comme ça. N’importe quoi).
  • Garder mon lundi. Ça s’est goupillé comme ça mais je ne le referai pas, même si l’intention était bonne : le matin, après avoir déposé Number 2 à la crèche, je suis restée à l’école avec Number 1 pour accompagner une sortie au théâtre. Du coup, il fallait qu’on soit tous les trois prêts à 7h30 ! Gros stress ce lundi-là. Je n’avais pas inscrit Number 1 à la cantine ce lundi-là, et on en a profité pour aller acheter un sapin, manger un macdo, et décorer ledit sapin après la sieste. Attention, on a passé un super moment, il était ravi, et moi aussi évidemment… MAIS au final, je n’ai pas eu MON LUNDI, mon moment de décompression sans enfants, et ce, une semaine où j’en aurai eu au contraire le plus besoin. Cela s’est ressenti en fin de semaine sur ma patience, alors je ne referai pas la même erreur : il y a d’autres parents pour accompagner la sortie de classe, et on aurait pu trouver un autre moment pour acheter le sapin et le faire. Et ma jauge de patience aurait été plus remplie jusqu’au retour de PapaOrdinaire. Je n’ai pas profité de mon masque à oxygène (comme dit Agnès de Quatre Enfants) et je crois que c’était une erreur toute bête – mais que je ne referai plus.

Je finis en souhaitant bon courage à tous les parents solos ! Je vous voue un culte surdimensionné. Pour toujours.

8 commentaires sur “Être le parent qui reste : 10 jours de maman solo (ce que je referai, ce que je ne referai pas)

Ajouter un commentaire

    1. Franchement, avec le recul, ça a été. Je ne ferai pas ça tous les quatre matins, et comme dit, je suis en admiration totale devant les parents solo, mais ça se fait et si je dois le refaire, je le referais.

      J’aime

  1. OMG! L’épisode gastro m’aurait traumatisé je crois si j’étais seule à devoir gérer (en même temps j’ai la phobie du vomi…)
    Mais je trouve que tu as plutôt bien géré! Et je te l’accorde; 10 jours, c’est bien trop long!

    Aimé par 1 personne

    1. Et pourtant le pauvre, il n’y pouvait rien et s’il avait pu rentrer, il l’aurait fait… ça lui a juste fait encore plus mal au coeur, c’était un peu mesquin de ma part ^^
      Super maman, je sais pas. Mais on s’est débrouillé !

      J’aime

  2. Je vis dans une ville de marins… certains partent 70 jours sans pouvoir donner aucune nouvelles à leurs proches. Certains partent 6 mois sans pouvoir dire à leur femme où ils sont quand ils appellent…
    J’admire les femmes de marins !
    J’admire les mamans solos (et les papas solo aussi, cela existe)
    J’admire ces familles pas comme les autres.
    Tous les ans ou presque mon homme part une semaine en formation… et je suis maman solo quelques jours… C’est un pli à prendre, je le fais sans peine, mais je suis vraiment heureuse de retrouver mon homme…

    Aimé par 1 personne

    1. 70 jours… 6 mois… je suis bien consciente que je suis loin d’être à plaindre…. J’espère que ces mamans ou ces papas solo sont au moins bien entourés de leur famille ou de leurs amis. Ici la famille et loin et j’ai trouvé ça d’autant plus pesant.
      J’admire les femmes de marins, les parents solo, les femmes et hommes de militaires. Oui, comme toi, j’admire ces familles pas comme les autres et leur courage.
      Une semaine, comme dit, je l’ai déjà fait. Ca m’a paru moins compliqué à gérer, là c’était vraiment l’enchaînement qui était dur, une semaine, plus le week-end et encore une semaine… Dur dur. Mais c’est vrai qu’on prend le pli et qu’une fois habitué, ça reste le quotidien et c’est comme ça. De toute façon, on n’a pas vraiment le choix hein ? Alors autant le prendre le mieux possible.

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Démarrer un blog sur WordPress.com.

Retour en haut ↑